Dimanche 22 octobre ....il faut bien rentrer....dans le bus pour Bayonne.... les deux derniers jours....
Vendredi 20 octobre, 5h30 du matin comme tous les matins depuis 38 jours le réveil n'a pas besoin de sonner, je sors du dortoir et me prépare rapidement, nous partons à 6h avec Emmanuelle Désiré et Ria une amie Hollandaise du camino qui se joint à nous ce matin.
A la frontale, nous entamons notre descente vers St Jacques par de petites routes goudronnées . Désiré nous guide mais des travaux pertubent notre route. Après un court détour nous sommes de nouveau sur le bon chemin.
Personne ne parle....je suis comme hier soir très impatiente d'arriver, je reste dans ma bulle émue à l'idée de toucher au but.
Panneau Santiago de Compostella
Et quelques kms plus loin, l'instant tant attendu arrive enfin....
Un gros creux à l'estomac mais pas de larmes, pas encore...
Nous rentrons dans cette immense cathédrale, à cette heure matinale nous devons être une cinquantaine dont une trentaine qui assiste à une messe matinale dans une chapelle.
Je passe de chapelle en chapelle, et j'arrive devant le magnifique retable. Je suis en fait comme dans un rêve et j'admire les dorures, la statue de St Jacques, l'urne qui contiendrait les restes de St Jacques, la porte Sainte, l'énorme botafumeiro, ...et ce n'est que lorsque Emmanuelle serre ma main au fond de la cathédrale que mes larmes coulent.
Je pense alors à mes enfants, à mes petits enfants, à mon frère qui aurait tant voulu faire le chemin avec moi, à tous ceux que j'aime, à toutes ces personnes que j'ai croisé sur le chemin, et je pleure......
Mes larmes vont revenir souvent pendant cette première journée. Dès la sortie de la cathédrale, notre chemin croise plusieurs pèlerins qui arrivent ou sont déjà là depuis 1 ou 2 jours. Les accolades et les embrassades se succèdent dans la même émotion...
Émotion et larmes encore, quand la messe des pèlerins commence par le chant cristallin d'une soeur accompagnée des grandes orgues, dans une cathédrale pleine à craquer.
Et vint le moment où à la fin de la messe les prêtres et les diacres présents actionnent le botafumeiro. Debout dans mon petit coin je vois cet énorme encensoir se balancer et je pleure encore...c'est bien moi qui suis là...
Pendant toute la journée, les rires et les larmes se sont succédés au bon gré des rencontres et il faut le dire aussi des verres bus pour fêter notre arrivée !
Le repas fut pris dans une pizzeria où Hollandais, Japonais, Canadiens et Français arrivent à se comprendre 👌😁 ! C'est un doux mélange de mots anglais espagnols et français...
Je rejoins mon hôtel sous des trombes d'eau après avoir fait mes adieux à mes compagnons des 4 derniers jours...larmes encore.....
Samedi 21 octobre :
La pèlerine s'est transformée en touriste pour rejoindre Fisterra et Muxia.
Fisterra est le lieu du km 0, de nombreux pèlerins y finissent aujourd'hui leurs chemins. Nos ancêtres y faisaient déjà des pèlerinages pensant que c'était la fin des terres, le bout du monde...c est ici que l'on dépose un vêtement ou chaussure usagés selon la tradition....pour ma part j'y ai laissé mes tongs...
Muxia : Selon la tradition, la Vierge Marie serait arrivée en barque de pierre guidée par des anges pour encourager l'apôtre Jacques à évangéliser la Galice . Une toute petite cathédrale y a été construite face à la mer.
Selon le dicton tout meurt à Fisterra et tout renait à Muxia.
La boucle est bouclée....
On dit que le chemin transforme ceux qui le font...je ne sais pas...
Ce que je sais c'est qu'il m'a fait rencontrer des personnes attachantes, d'autres assez extraordinaires entièrement tournées vers les autres, un sentiment de fraternité et d'entraide très présent aussi sur ce camino. C'est tellement plus d'actualité dans la vie de tous les jours....
Je vais continuer de me délecter encore quelques temps de toutes ces émotions et de toutes ces rencontres....et je vais garder tout ça bien encré dans le fond de mon cœur...
Merci à vous tous famille, amis, collègues pour avoir participé à la réalisation de mon rêve, pour m'avoir suivie pendant ces quelques jours, merci pour tous vos commentaires ou textos ou mails d'encouragements.
MERCI
Je vous embrasse
Adrienne
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